Pour bâtir un morceau de Web
Je me souviens très bien de la toute première page Web que j’ai écrite1. Elle ressemblait à ça :
C’était incroyable : il m’avait suffi d’écrire une et une seule ligne de texte dans un fichier texte pour qu’elle puisse s’afficher dans mon navigateur2. Je venais d’apprendre la leçon la plus importante de ma carrière : le Web, ce n’est jamais que de bêtes fichiers textes.
J’aimerais faire passer ce message aux personnes qui voudraient apprendre à faire du Web — et même aux plus expérimentées — : ce n’est pas plus compliqué que ça. Vous vous sentez peut-être intimidé‧e par la complexité des outils qui permettent de faire du Web « moderne3 » ; la vérité, c’est que vous avez seulement besoin d’un éditeur de texte et d’un navigateur Web.
Pour débuter, vous n’avez pas besoin de Webpack ou autre outil de build. Vous n’avez pas besoin non plus de framework React/Angular/Vue (surtout pas !) En fait, vous n’avez même pas besoin de JavaScript.
Pour bâtir un morceau de Web à vous, vous avez seulement besoin d’apprendre à écrire du HTML et — un tout petit peu — de CSS.
Ouvrez un éditeur de texte (Notepad sur Windows, ou gedit4 sur Linux par exemple), collez-y le code suivant :
<!DOCTYPE html>
<html lang="fr">
<head>
<title>Mon site Web</title>
</head>
<body>
<p>Vous pouvez modifier le fichier pour commencer à apprendre <abbr>HTML</abbr></p>
</body>
</html>
Enregistrez ça dans un fichier nommé test.html
, n’importe où sur votre PC, puis cliquez dessus pour l’ouvrir dans votre navigateur. Voilà, vous avez devant vous votre première page Web5 !
Pour la suite, il existe des cours en ligne. La référence semble toujours6 être le cours « Apprenez à créer votre site web avec HTML5 et CSS3 » de Mathieu Nebra sur OpenClassrooms (ex Site du Zéro pour les nostalgiques).
Un conseil avant tout : créez-vous un site personnel pour expérimenter des choses par vous-même. C’est pas grave s’il ne marche qu’à moitié, c’est pas grave s’il est moche. Ne vous souciez pas trop non plus — pour le moment — d’éventuelles « bonnes pratiques ». Allez-y tranquillement.
Si vous êtes plus expérimenté‧es, je vous invite à considérer un outillage minimaliste lorsque vous débuterez votre prochain projet. Réfléchissez à comment vous pourriez limiter votre dépendance à des outils externes. Le gain offert par ces outils ne vaut pas toujours le temps passé à les configurer et tenir à jour. Limiter les dépendances, c’est aussi faciliter l’accès à votre projet à d’autres personnes. Est-ce que vous avez vraiment besoin de ce framework frontend ? Et rappelez-vous que, le Web, c’est du HTML avant d’être du JavaScript.
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Je m’en souviens tellement bien que je serais prêt à parier que mon voisin de bureau était en train de jouer à Dofus à ma droite tandis que je découvrais le Site du Zéro. Ça n’a pas beaucoup d’intérêt de se souvenir de ça, mais ça reste un jour important pour moi :) ↩
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Probablement Firefox 3.0 à l’époque, ça devait être en 2008 ou 2009. ↩
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Oubliez ce terme, il est généralement utilisé par des personnes qui aiment se compliquer la vie avec beaucoup trop d’outils. Il n’y a pas plus moderne qu’un site qui fonctionne. ↩
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On en dira ce qu’on veut, mais j’ai codé avec gedit pendant plusieurs années et il me convenait très bien. Une autre leçon tiens : ne vous souciez pas trop de ce que les autres pensent de vos outils. Les guerres de chapelles, c’est fatigant. ↩
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Bonus : elle est valide HTML5, accessible, extrêmement rapide à charger et s’affiche correctement sur mobile ! On fera difficilement plus moderne. ↩
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En recherchant un peu, j’ai été surpris qu’il n’existe pas tant de ressources supplémentaires. Les quelques cours que j’ai trouvés me semblent moins bons que celui d’OpenClassrooms. C’est un peu dommage si vous voulez mon avis. ↩